Lettre ouverte à Mr Dominique LEVEQUE, Maire d'Aÿ


A.C.C.R.
Association des Citoyens
Contribuables Responsables
40, rue des Essillards
B.P. N° 236
51186 – REIMS CEDEX


Lettre Ouverte à :
  
  Monsieur Dominique LEVEQUE
  Maire d’AY
                          
            
AY, le 02 Juin 2012

Monsieur le Maire,

            Suite aux délibérations émises par le conseil municipal d’Aÿ en février dernier, par courrier en date du 20 avril 2012, vous informiez les conseillers municipaux de ce qui suit :
«  Nous avions décidé, tous ensemble, de réagir à la proposition de cession de la parcelle PTPM par le Groupe TREVES concernant leur projet de non dépollution justifiée par le (soi disant) maintien d’une activité comparable.
Formellement opposés à ce que ce groupe se dispense de ses obligations légales de dépollution par une cession pour le moins opaque, nous avions usé de nos prérogatives de puissance publique, ce qui a incité ce dernier à nous attaquer en justice, qui plus est en référé. Notre avocat étant parvenu à faire rejeter la demande en référé, cette décision devrait inciter le groupe à stopper toute autre procédure envisagée (action quant au fond ou action en responsabilité).
TREVES qui a déjà englouti 55 millions d’euros de fonds publics au mépris de tous ne peut transférer ses responsabilités sur les acquéreurs immédiats ou sur ceux des prochaines années.
Monsieur le Préfet a été récemment destinataire d’un mémoire justifiant notre position. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de la réaction des services de l’Etat intervenant au titre des installations classées. »
Il est à souligner que l’action en justice engagée en référé l’était par Bernard GAULIER, Président de P.T.P.M. (entreprise dissoute) et non par TREVES pour les raisons suivantes :
- En 1997 toutes les filiales du groupe, en l’occurrence PTPM, MATT, SODIMATEX, MPAP, TREVEST, CERA passent du statut de société anonyme (S.A.) en société anonyme simplifiée (S.A.S.).
- Cette dernière se distingue de la S.A. par un allégement des contraintes qui fait que le fonctionnement interne de la S.A.S. est essentiellement défini par ses statuts, c'est-à-dire par la volonté de ses associés et non par la loi. (voir archives sur notre blog du 21/04/2012).
- Le vide juridique qui enchâsse cette opacité est tel que la S.A.S. ne peut faire appel à l’épargne publique sous peine d’amende.
La charte des états généraux de l’automobile préconisait :
«  Pas d’aides publiques sans un engagement fort de la filière automobile pour la pérennité et le développement de leur activité sur le territoire français. »
Ayant bénéficié de celles-ci, la maison mère du groupe doit se démarquer de ses filiales en les rendant le plus possible indépendantes. Selon cette optique, c’est donc TREVES qui a bénéficié des 55 millions d’euros d’aides publiques et non ses usines du groupe France qu’il peut à tout instant détricoter pour mieux délocaliser.
Si l’on gratte un tant soit peu le vernis, l’on constate :
·       Le fonds de modernisation des équipementiers automobiles (F.M.E.A) qui est entré avec 55 millions d’euros au capital de TREVES est une filiale du fonds stratégique d’investissement (F.S.I), de PSA puis de Renault 1/3 chacun (Renault et PSA ont reçu simultanément une aide publique de 3 milliards d’euros).

·       La composition du F.S.I est de 51% détenus par la Caisse des Dépôts et Consignation (Livret A, CODEVI, Plan épargne logement etc..) qui est de l’épargne publique et à 49% par l’Etat  (contribuables).
Ce qui veut dire que, non seulement TREVES ne respecte pas la charte des états généraux de l’automobile mais, en plus, il bénéficie de l’épargne publique par l’entrée du FMEA (filiale à 1/3 du FSI) dans son capital, ce qui est contraire à la loi pour les S.A.S. ou S.A.S.U..
 Alors pourquoi s’enquiquiner à dépolluer le site ?
En réalité, par une stratégie frauduleuse, à leur insu, épargnants et contribuables participent à la désindustrialisation de nos territoires.
 Lorsque l’on ignore cette spéculation, cela s’appelle être trompé. Lorsque l’on en a conscience, cela signifie être complice.
Selon une analyse du Centre d’Etudes et de Recherches Economiques et Sociales Champagne-Ardenne (C.E.R.E.S.C.A.), ces basses manœuvres portent un préjudice considérable au pouvoir d’achat des P.T.P.M. Pour 23 salariés sur 3 ans, la perte est de 661 365, 45 € , ce qui ne peut contribuer à relancer la croissance intérieure.
Celui de pôle emploi pour l’aide au retour à l’emploi (A.R.E) pour ces 23 ex-salariés de P.T.P.M. est de 940 748,75 €, toujours sur 3 ans.
Imaginons à l’échelon national ce que peut coûter la politique des bâtisseurs de friches industrielles.
Si vous en êtes d’accord, afin de conjuguer nos efforts au-delà de cette période électorale aux engagements multiples et solennels, dans l’esprit du tous ensemble préconisé dans votre missive, ainsi que dans l’intérêt général, une délégation de cinq P.T.P.M. adhérents à notre association souhaiterait vous rencontrer. Celle-ci sera conduite par Christine TUFFIN, responsable du comité de pilotage des travaux concernant P.T.P.M. en sous-préfecture d’Epernay.
Dans l’attente, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en mes respectueuses salutations.

Le Président
LOUIS  Jean

Copie à l’ensemble des composantes concernées par la désindustrialisation de nos territoires.

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