Note de Synthèse concernant la dépollution du site P.T.P.M.



Note de synthèse concernant la dépollution du site P.T.P.M.


            Pour se faire une idée précise du problème soulevé, il faudra nous référer aux documents officiels, à savoir :
            Les conclusions des avocats des différentes parties concernées, la décision du TGI de Reims, l’étude BURGEAP commandée par la municipalité, établir la perte de valeur foncière des habitations proches du site P.T.P.M.
            Après l’étude de toutes ces pièces, il conviendra de dire si la création d’un comité de riverains au sein de l’A.C.C.R. a sa raison d’être.
La discussion se fera en trois parties :
1ère partie :  le point de vue des différentes parties en fonction des conclusions des avocats, point  sur la décision rendue par la  justice
2ème partie : analyse et commentaires des conclusions rendues par le centre d’ingénierie BURGEAP quant à l’étude du milieu souterrain réalisée par TREVES
3ème partie : à partir des arguments développés ci-dessus, établir la perte de valeur foncière des habitations.

I) Les faits :   Les conclusions de l’avocat de l’A.C.C.R.

            La société P.T.P.M. filiale du groupe TREVES a cessé son activité en juillet 2010. Cette entreprise entrant dans le champ d’application de la réglementation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), était notoirement génératrice de pollution. Il résulta de cet état de fait, que le Groupe TREVES fut obligé par la loi de fournir un mémoire de cessation d’activité.

            Consécutivement à celui-ci, le 06 août 2012, le Préfet a pris un premier arrêté (page 5 des conclusions de l’avocat de l’A.C.C.R.) portant prescription quant à la dépollution du site suivi d’un 2ème , le 12 octobre 2012, ou Mr le Préfet, impose à la société P.T.P.M la restriction d’usage suivante :

« Ladite restriction consiste pour la société P.T.P.M à imposer contractuellement aux futurs acquéreurs le maintien en place des dalles de béton recouvrant les terres polluées ou, à défaut, la dépollution de ces terres ».

Pour Maître GOLLAIN, avocat de l’A.C.C.R :

« Il ressort de ces éléments, d’une part, une forte présomption de tentatives de la société PTPM d’échapper à son obligation de dépollution et, d’autre part, plus gravement, un risque de pollution de l’environnement y compris aux abords du site, dont faute de réalisation d’une véritable expertise contradictoire, l’étendue et les conséquences, notamment pour les riverains ne sont, ce jour, pas connues ».
            Pour la motivation de la demande d’expertise contradictoire, voir pages 6 et 7 des conclusions.

Page 8 sur les conséquences d’une pollution du site, Maître Gollain précise :

« Une pollution des sols, de la nappe phréatique, voir de la Marne, présenterait pour les riverains de l’installation un évident risque sanitaire, constitutif d’un trouble anormal du voisinage, ainsi que d’une atteinte aux intérêts protégés par les articles L110-1 et L551-1 et suivants du code de l’environnement »

L’avocat du Groupe TREVES 

            Toutes ses conclusions sont basées sur l’irrecevabilité de l’action de l’A.C.C.R. en argumentant une absence d’intérêt à agir pour la protection de l’environnement. Il défend la thèse selon laquelle le juge des référés devra se déclarer incompétent au profit du Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne (pages 1-2-3-4-5-6) et enfin, il conteste le bien-fondé d’une expertise contradictoire en ces termes (page 8)

« La pollution résiduelle du site PTPM, confinée sous les dalles de certains bâtiments du site PTPM, ne pose aucun risque sanitaire ou pour l’environnement.
Les services instructeurs du Préfet de la Marne ont ainsi conclu que « ….le coût de dépollution des zones polluées sous les dalles des bâtiments apparaît disproportionné au regard du faible niveau de pollution identifié, de la démonstration d’un risque sanitaire jugé acceptable, de la difficulté d’accéder à la pollution, de son confinement sous les dalles rendant très peu probable une migration vers les eaux souterraines ».

            L’avocat du groupe TREVES conteste la véracité des déclarations sur l’honneur écrite par d’anciens salariés quant aux conditions de manipulations et de stockage des produits chimiques.

L’avocat des SCI présentes sur le site PTPM 

            L’avocat des SCI présentes sur le site PTPM développe les mêmes arguments que l’avocat de TREVES. Lui aussi conteste l’intérêt à agir de l’A.C.C.R. ainsi que le bien-fondé d’une contre-expertise contradictoire. Lui aussi avance comme argument que le confinement de la pollution sous les dalles est suffisant pour empêcher la migration de la pollution vers les eaux souterraines.


La municipalité introduit une requête introductive d’instance auprès du tribunal administratif

            La ville d’Ay demande l’annulation auprès du tribunal administratif de l’arrêté du Préfet pour deux raisons. Pour une raison externe d’abord :

« Le Préfet a commis une erreur de droit et une erreur manifeste d’appréciation en se contentant d’imposer la signature d’une servitude conventionnelle entre la société PTPM et son acquéreur lors de la cession de tout ou partie du site »

            Puis, quant à l’erreur manifeste d’appréciation s’agissant des mesures destinées à assurer le mémoire de la pollution du site :

« En se contentant d’imposer une simple restriction conventionnelle entre l’exploitant et son acquéreur concernant le maintien des dalles dans les quatre zones polluées, le Préfet a commis une erreur manifeste d’appréciation. En effet, il n’est pas établi que cette mesure serait de nature à empêcher la pollution de migrer ». (pages 6/8)

La décision du juge des référés de se déclarer incompétent :

            En se déclarant incompétent, le juge des référés voudrait que ce problème ne concerne que la municipalité et l’Etat.
            Cependant, en appel, il sera difficile au TGI d’occulter la requête des riverains contre cette source de pollution qui migre depuis le site PTPM. L’étude BURGEAP confirme le bien-fondé de l’action de l’A.C.C.R et des riverains dont la valeur du foncier peut-être altérée de 30 à 40%.

            L’unité de tous dans l’intérêt général devra tôt ou tard prévaloir.

II) L’étude BURGEAP

            Le cabinet d’ingénierie BURGEAP (de renommée mondiale) a été désigné par la municipalité d’Ay pour donner un « avis sur les documents relatifs à l’état du milieu souterrain au droit du site » fourni par le Groupe TREVES. Une étude de l’étude en somme.

Les conclusions de l’étude environnementale sont les suivantes :

Page 11 - « l’ensemble des zones sources d’une pollution éventuelle n’a pas été investigué »
              -  « la densité de sondages au droit de certains ateliers est faible »
             -   « certaines voies de transfert des polluants n’ont pas été prises en compte »
            -  « certaines substances utilisées sur le site n’ont pas été recherchées (glycols,         dioxines et furanes) …pages 12/13.

Avis de BURGEAP sur les investigations de terrain :

Pages 14/15/16 - «  le nombre des sondages est insuffisant ; la profondeur des sondages est insuffisante ; l’extension horizontale et verticale des spots de pollution n’a pas été définie ; le nombre d’analyses en métaux est très insuffisant ; aucun prélèvement des sédiments du canal… »

Conclusions de l’étude BURGEAP :

Page 21  - « des lacunes dans les diagnostics de l’état de qualité du milieu souterrain qui n’ont pas permis de définir l’extension horizontale et verticale des spots de pollution… »

             - « un plan de gestion proposant les mesures de gestion non justifiées techniquement et du point de vue des risques sanitaires. …le confinement des sols pollués sous dalles des bâtiments impactés probablement par les mêmes substances ne peut pas être considéré comme mesure de gestion pertinente »
                      - « une évaluation quantitative des risques sanitaires dont les conclusions sur la compatibilité du site avec un usage industriel et commercial sont erronées suite à la sélection des valeurs toxicologiques de référence obsolètes ».

III) Une perte de la valeur foncière des habitations situées près du site PTPM  de 30 à 40%

            Suite à la réunion du 13 Septembre 2013 qui s’est tenue au Conseil Régional, Monsieur Gérard COLIN, Directeur de cabinet de monsieur Jean-Paul BACHY, Président de la région Champagne-Ardenne, nous a informé que le dossier était transmis à la DREAL.

Notre délégation qui défendait ce dossier était la suivante :

            - Christine TUFFIN      Responsable de la délégation PTPM et Trésorière de l'ACCR    

                  - Nadine GILOT          Ex-salariée de PTPM et membre du C.A. de l’A.C.C.R

                  - Isabelle BOULAY     Représentante des riverains et membre du C.A. de l’A.C.C.R.

            Dans l’intérêt général et par volonté constructive, notre Association des Citoyens Contribuables Responsables ouvre ses structures, y compris son blog, aux riverains du site PTPM qui se sont constitués en comité de riverains.

           Notre délégation a également défendu le principe que le Centre d’Études et de Recherches pour l'Automobile (CERA) doit être pérennisé sur Reims et non vers l'Asie, dans le cadre des recherches sur les textiles du futur pour l'automobile (non polluant).

Christine TUFFIN