P.T.P.M , entre petite et grande histoire


La P.T.P.M s’inscrit dans le paysage industriel marnais. Créée le 1er janvier 1964, elle s’intègre dans un réseau à dominante textile. Pendant cette période, P.T.P.M devient propriétaire de brevets dont celui du collage à la flamme très utile pour l’application de tissu sur des supports PVC. P.T.P.M est rachetée par le Groupe TREVES en 1983. Depuis ce rachat, la P.T.P.M. a été restructurée à plusieurs reprises. La production très diversifiée depuis l’origine s’est recentrée sur une seule gamme de production textile (le laminage) et les sites de OIRY et MARDEUIL ont été fermés.

De 1990 à 2008, la P.T.P.M. a bénéficié du statut d’usine relais et a obtenu des fonds importants de la Région Champagne Ardenne, du Département de la Marne et de la ville d’AY pour rénover entièrement son usine d’AY.

En 2006, un plan de restructuration supprime 153 postes et ramène l’effectif de 283 à 130 personnes. Pour réussir à faire passer la « pilule » le groupe TREVES avait justifié son plan, en argumentant que, dorénavant, P.T.P.M. serait « le pôle européen du laminage »….et en Novembre 2008, l’annonce d’un nouveau plan de restructuration qui supprimera 40 postes, avec réajustement des effectifs en juin 2009, provoque une grève de la faim des élus du CE.
Pour arrêter la grève de la faim, le Préfet de Région accepte la mise en place d’un comité de pilotage chargé de travailler sur une étude de faisabilité du maintien du site d’AY, dont la responsabilité est confiée à la secrétaire du CE.

Ce comité s’est réuni plusieurs fois à la sous préfecture d’Epernay, en présence des représentants du personnel, de la Direction de la P.T.P.M. et du Groupe TREVES. C’est au cours d’une de ces réunions, qu’est évoquée la possibilité de solliciter le F.M.E.A. pour venir en soutien au Groupe TREVES et maintenir, de ce fait, l’activité du site d’AY, puisque sa production est unique en France. Il en résulte que, le 26 février, le F.M.E.A. verse 55 millions d’Euros et reconnaît le Groupe TREVES comme équipementier stratégique.

Le 26 mars 2009, le comité de pilotage rend le résultat de son travail lors d’une réunion présidée par le Préfet, en présence des responsables du Groupe TREVES, de la Direction de PTPM, des élus régionaux, départementaux et locaux, des représentants du personnel et des experts. Lors de cette réunion, tous les partenaires concluent à la viabilité du site, dès lors que les effectifs de la P.T.P.M. passeraient de 131 à 120 salariés. L’officialisation de cet accord est prévue le 10 avril lors du prochain CCE.
Contre toute attente, le 10 avril, le groupe annonce la FERMETURE du site d’AY.

Devant ce que l’on peut considérer comme une trahison, il devient évident qu’une riposte doit se faire jour.

Puisque le Groupe TREVES a bénéficié de fonds publics, et foulé au pied toutes les conditions d’attributions édictées par le Président de la République , à savoir : « Pas de fermeture de site et pas de délocalisations », il nous semble évident que seuls les contribuables sont en droit de demander à leur justice de faire toute la lumière sur l’utilisation des fonds issus de leurs impôts.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Une campagne de signature de plainte des contribuables est lancée. La signature massive et l’écho que l’on reçoit tendent à prouver que la société civile n’est plus prête à accepter que l’on fasse usage n’importe comment de son argent. La médiatisation et la sympathie des journalistes pour cette cause nous prouve que quelque chose est peut être en train de bouger.

Il est rassurant de se dire que la société civile choisit de se retourner vers sa justice plutôt que de réagir par des actes de violence. Qu’adviendrait-elle si elle venait à ne pas être entendue ? Comment dire à nos gamins de ne pas tomber dans l’économie parallèle si l’un de nos principaux droits (de travail) n’est pas respecté ?

Nous avons tous le devoir de penser à notre descendance et au monde qu’on va leur laisser. Nous avons tous le devoir de signer cette plainte pour, plus tard, n’avoir pas à leur dire : « j’aurais pu faire et je n’ai pas fait ».


Christine TUFFIN

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